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Channel: Perles d'Orphée
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Là bas… les merveilleux nuages !

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Eugène Boudin - Deauville

L’étranger

"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
– Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
– Tes amis ?
– Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté ?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !"

Charles Baudelaire

ψ

" Devant la nature, c’est à méditer qu’il faut s’exercer. De grands ciels puissants, profonds, vaporeux, légers, et, là-dessous, un morceau de la terre ou des bateaux, mais que ce soit grand, idéalisé, comme je l’entrevois. "         Eugène Boudin, peintre des ciels

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Eugène Boudin - Baigneurs sur la plage àTrouville 1869 (Orsay) Eugène Boudin - Scène de plage à Trouville 1869 Eugène Boudin - Le bassin de l'Eure au Havre 1885 (Evreux) Eugene Boudin - Plage à Trouville 1890 (National Gallery London) Eugène Boudin - Trouville 1863 (Glasgow) Eugène Boudin - Entrée du port du Havre 1883 (National Gallery of Arts Washington)jpg Eugène Boudin - Trouville 1864 (National Gallery Washington) Eugène Boudin _ Plage de Trouville 1893 (National Gallery London) Eugène Boudin - La Meuse à Rotterdam 1881 (Orsay) Eugène Boudin - Entrée du port de Trouville 1888 (Nationa Gallery London) Eugène Boudin - Coup de vent devant Frascati 1896 (Petit Palais Paris) Eugène Boudin - Concert au casino de Deauville 1863 (National Gallery Washington)

Jean Grosjean, infiniment

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Jean Grosjean - 1912-2006

Jean Grosjean – 1912-2006

Point n’est besoin d’être mystique, ni chrétien, ni même croyant, pour se laisser emporter dans l’univers poétique intemporel de cet homme humble et discret pour qui fréquenter Dieu était une évidence de chaque instant.

Jean Grosjean, traducteur de la Bible, du Coran, de Shakespeare et des tragiques grecs, Eschyle et Sophocle, n’était, et ne voulait être, que poète de la réalité des jours.

Chacun saura trouver la biographie et la bibliographie détaillée de cet ami de Malraux, serviteur fidèle des Éditions Gallimard, et créateur en 1990 avec Le Clézio de la collection "L’Aube des peuples" destinée à faire connaître les grands textes fondateurs des civilisations.

Pas d’autre intention pour ce billet que d’être le fumet qui ouvrirait l’appétit…Comme cet ouvrage récent de textes retrouvés, un réel bonheur!

Jean Grosjean - Une voix un regard

"Aucun homme ne donne un tel accord entre ce qu’il est et ce qu’il écrit, aucun homme ne sait regarder le monde aujourd’hui avec un tel détachement et pourtant un tel empoignement amoureux. Aucun homme ne sait mieux que lui opposer le rire léger et le haussement d’épaules aux questions et aux jugements rendus sur la place publique [...] À nous de le comprendre, de le rejoindre, mais pour cela nous devons passer par le creuset de la poésie, et non par la cuve où macère la prétendue culture."

J.M.G. Le Clézio – Hommage à Jean Grosjean – La NRF n° 479, décembre 1992

 Automnal

En cet éternel automne
dont ne mourraient pas les fleurs
nos travaux n’avaient pas d’heure
ni nos siestes de limites.

Les lueurs du soleil trainaient
longtemps le soir sur les seuils
en attendant que les feuilles
veuillent descendre des arbres.

Nous dînions au clair de lune
en échangeant nos sourires
quand nous frôlaient les zéphyrs
de leur souffle impondérable.

Quand les brumes du matin
venaient humecter nos cils
nous allions d’un pas tranquille
visiter la paix des tombes.

Nous aimer sans nous le dire
ne pouvaient que plaire au ciel
en cet automne éternel
dont les fleurs ne mourraient pas.

Jean Grosjean – "Arpèges et Paraboles"  (Extrait page 24) – Gallimard 2007

"La plus grande puissance c’est celle de l’effacement. Le divin est l’inverse du spectaculaire. Rien ne fait moins de bruit que les livres subtils, savoureux et profonds de Jean Grosjean et rien ne nous emmène plus loin dans notre vie de lecteur."

Christian Bobin

Emménagement

L’Écriture est la grande chambre de l’univers. La porte qui donne sur le vide est cadenassée. Des rideaux historiés tamisent aux fenêtres le jour de Dieu. Les meubles se prélassent dans le joyeux désordre des emménagements. Alors le messie descend de l’étage, indique la place des armoires, tire lui-même une table, rabroue les serviteurs qui ne comprennent pas et, bien sûr, se fait détester. Il n’y a qu’un ennui c’est qu’il est le Fils et qu’être mécontent de lui c’est se mettre Dieu à dos.

Jean Grosjean – "Les Parvis" – 2003 – Gallimard

La palissade

Le jour se lève au fond de l’abreuvoir,
les peupliers dans la fraîcheur frémissent,
les iris ont hissé leurs étendards
et j’entends par-dessus la palissade
des voix d’enfants inventer l’aujourd’hui.
Je suis très loin des autrefois, tant pis,
mais peut-être encor loin de l’avenir
comme une orée l’est des forêts profondes.

Jean Grosjean – "La rumeur des poètes" - Gallimard 2006


Let’s go sisters ! The rain is over

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Pour chasser la pluie et les nuages du week-end, on n’a rien trouvé de plus efficace qu’un bon vieux remède de "grands-mères" :

En pilule électrique à effet rock n’roll :

Let’s go Sister Rosetta!

ou

En potion magique spiritual mood :

Let’s go Sister Mahalia!

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Pure émotion

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Claudio Abbado : dernières mesures du Requiem de Mozart – Lucerne 2012

En écho au billet précédent "Adieu Maestro"


Le rossignol muet

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Les oiseaux libres ne souffrent pas qu’on les regarde. Demeurons obscurs, renonçons à nous, près d’eux.  (René Char)

Il y a fort longtemps, dans un pays que les hommes ne connaissent plus, un roi acheta un rossignol. La voix exceptionnelle de l’oiseau devait égayer ses journées et séduire son entourage. Il installa son nouvel hôte dans une cage luxueuse et le comblait de ses nourritures favorites. Et chaque jour le roi, charmé par le chant de l’oiseau, trouvait plus beau le concert. Et chaque jour les ministres étalaient de nouveaux éloges pour flatter le bon goût du monarque et la qualité de son choix.

Roi et Rossignol

Tous les matins, la cage était posée une heure durant sur le rebord d’une fenêtre pour offrir à l’oiseau la fraîcheur vivifiante de l’aurore et la clarté des premières lueurs du jour. Un matin, que rien ne différenciait des autres, un autre oiseau vint se poser au plus près de la cage et murmura quelques mots au chanteur captif avant de reprendre son essor. Depuis cet instant, précisément,  le rossignol se tut. Installé dans son silence, aucune des simagrées ou des suppliques du roi ne sut le convaincre de chanter à nouveau.

Désespéré, ne sachant plus que faire, le roi décida de demander l’aide du vieil ermite des montagnes dont on disait qu’il savait le langage des oiseaux. Il fit venir l’homme, lui expliqua son malheur, et le pria de questionner le rossignol sur les raisons de son mutisme.

L’oiseau dit à l’ermite :

- Autrefois, au temps où je faisais de chaque branche mon palais, ignorant des chasseurs et des cages, je ne me suis pas méfié du piège que l’on me tendait, et n’écoutant que mon insatiable appétit je me précipitai d’un coup d’aile avide dans le panier du preneur d’oiseaux. Très vite il me vendit à cet homme qui m’enferma dans cette cage. Et chaque jour je me lamente et vocifère, espérant qu’on me libèrera. Mais il ne comprend rien, et prend ma plainte pour un chant de joie et de gratitude. L’autre matin, un oiseau est venu près de ma cage et m’a dit simplement ceci : "Arrête de geindre, cesse de te lamenter, c’est pour cette raison qu’on te tient enfermé!"  Alors je me suis tu.

L’ermite rapporta fidèlement au roi ce que le rossignol venait de lui confier. Perplexe, le monarque fit quelques pas pensifs autour de la pièce puis s’arrêta net. Redressant le menton, décision prise, il envoya quelques mots en direction du vieil homme :

- A quoi bon garder un rossignol qui ne chante pas? Ouvre grand la porte de sa cage!

(Il se pourrait bien que ce petit conte revenu spontanément à ma mémoire trouve sa source dans une lecture ancienne du "Cercle des menteurs" de Jean-Claude Carrière)

Ξ

Mais quand, libre, il veut conquérir la rose, le rossignol…


Triptyque d’une émotion

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Comme chacun le sait désormais, les pages de ce blog sont autant de feuillets d’un journal intime offert impudiquement en partage à tous ceux qui, un instant, se complairaient à rejoindre leur auteur sur les rivages frissonnants d’une émotion ou d’une autre. Et le plus souvent cette émotion partagée n’est rien d’autre que la relation unique et univoque qui s’installe entre un évènement – au sens le plus large -, harmonieuse conjonction d’effets, et une accueillante sensibilité.

Parfois, mais rarement, chacun des effets constitutifs de cette source est aussi, en lui-même, par son expression propre, créateur d’une émotion, différente, bien que voisine ou connexe, de la sensation d’ensemble qui d’emblée nous a capté.

L’émotion qui s’est logée dans ce billet est de cette nature. En se démultipliant, elle a pris la forme d’un triptyque. La force qu’elle déploie s’abreuve à la confluence de trois sentiments distincts dont chacun, à lui seul, détient le secret d’une émotion qui lui est propre et qu’il transmet comme une variation du thème principal.

Volet gauche : la puissance maîtrisée d’une main déterminée et précise capable de s’effacer humblement devant la délicatesse et la sensibilité d’un cœur alangui qu’une autre main caresse. Exceptionnel talent d’une jeune pianiste, juste et merveilleuse interprète des partitions les plus ardues et les plus sensibles.

Panneau central : la poésie volatile et colorée du piano de Scriabin où souvent, en discret filigrane, se fait entendre l’écho d’un accent polonais tout droit venu de Nohant.

Volet droit : galbe d’une jambe élégante, courbe souple d’une épaule nue, profondeur halée d’un dos décolleté offert au regard tel un océan au rêve du voyageur : la femme. Circé ensorceleuse, inatteignable Vénus.


La nuit : un commencement

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Menaçante et mystérieuse, lieu des illusions et de l’aveuglement, noir domaine de l’inconnaissable, la nuit, insaisissable, informe, a toujours été l’engrais des inquiétudes et des angoisses des hommes.

Kandinsky - La nuit 1907

Kandinsky – La nuit 1907

Seul le poète, l’artiste, a éclairé  la nuit. En montrant les étoiles, en conversant avec les constellations, il a accompli la tâche qui lui était naturellement dévolue : ouvrir le rideau des ténèbres.

" Quand Orphée descend vers Eurydice, l’art est la puissance par laquelle s’ouvre la nuit. La nuit, par la force de l’art, l’accueille, devient l’intimité accueillante, l’entente et l’accord de la première nuit."  ( Maurice Blanchot – "L’espace littéraire" )

La nuit. Est-elle ce magma d’ignorance qu’il faut traverser avec Parménide ? Est-elle cette ombre pesante de la  "caverne"  à laquelle il nous faut échapper ? Ou, est-elle plutôt "principe de toute chose", "déesse"  invoquée par Orphée, "mère des Dieux et des hommes" ? Puissance salvatrice de l’âme à qui Novalis accorde sa "foi éternelle" ?

Personne ne saurait chercher ici une quelconque réponse "éclairée"  à ces questions fondamentales, et encore moins un impossible arbitrage – O combien subjectif, à supposer qu’il fût possible – entre les deux pôles de cette indispensable opposition de deux inséparables complices, l’ombre et la lumière.

" Lumière et obscurité sont (de longue date : que l’on songe à Pascal ou à Victor Hugo…) deux métaphores de la condition ontologique, aussi bien qu’affective, intellectuelle et morale, de l’être humain."  (Jean-Michel Maulpoix – "Éléments d’un cours sur l’œuvre poétique de Philippe Jaccottet")

« La nuit » :

Ce sera désormais une nouvelle rubrique thématique de ce blog, « Perles d’Orphée ».

Y seront invités, avec la même simplicité et la même modestie qui les accueillent dans les autres pages, les poètes, les peintres, les musiciens ou les photographes – et ils sont innombrables – qui ont regardé la nuit pour mieux l’offrir à notre questionnement et à notre admiration.

Avec eux nous partagerons les peurs et les mystères inquiétants des ténèbres, mais aussi les merveilles dont la nuit est féconde. Effrayés au récit de leurs cauchemars, envoûtés par l’enchantement des rêves qu’ils nous raconteront, nous comprendrons leurs peines et rirons de leurs joies.

Nous lirons, plongerons au fond des images, entendrons, écouterons, regarderons encore et vers eux et en nous…

Et, rejoindrons convaincus la parole de René Char :

" Dans la nuit se tiennent nos apprentissages " *

*« Sur une nuit sans ornement », in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade »


La nuit 1 – Une vision

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Caspar David Friedrich - Rivage avec lune cachée

Caspar David Friedrich – Rivage avec lune cachée

Une vision

Il est une heure de la nuit où le monde se tait,
Et durant cette heure de prodiges et d’offrandes
Le char volcanien de l’univers
Roule à découvert dans le sanctuaire des cieux.

Alors, chaos sur les eaux, la nuit se fait plus compacte ;
La conscience oblitérée, tel Atlas, presse la terre noire,
Et seule l’âme virginale de la Muse
Est agitée par les dieux, de songes qui prophétisent !

Théodore Tioutchev

(In "la planche de vivre" Édition bilingue par René Char et Tina Jolas – Poésie Gallimard)

Fyodor Tyutchev 1803-1873

Fyodor Tyutchev – 1803-1873



" J’ai regardé cette terre "

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Salvador Espriu

Salvador Espriu 1913-1985

Un poète de la Méditerrannée : Salvador Espriu.

Mais jusqu’à la guerre civile, son expression est d’abord celle du dramaturge et du romancier ; en témoigne la publication de ses nouvelles Laia, 1932, ; Aspects, 1934 ; Ariane dans le labyrinthe grotesque et Mirage à Cythère, 1935.

Inspiré par le désastre de la guerre enfin terminée et les espérances qu’elle engendre, l’écrivain se déclare poète. Et entre 1949 et 1960 on peut trouver au rayon poésie des librairies ses recueils comme "Chansons d’Ariane", "les Heures et Mrs. Death", "Celui qui marche et le mur", "Fin du labyrinthe", "Livre de Sinera", "Formes et paroles".

En 1960, avec "La Peau de taureau", Espriu publie son œuvre la plus connue qui servira de référence au mouvement catalan dit de "la poésie civile". À cette période l’écrivain est fort engagé dans le combat des autonomistes catalans.

Outre la poésie et le roman, Espriu, profondément épris de culture antique et de références hébraïques, fasciné par la mort, écrit aussi pour la scène : Antígone, 1939, Première Histoire d’Esther, 1948, Une autre Phèdre, 1978.

En 2013, année du centenaire de sa naissance, la Catalogne lui a rendu, bien évidemment, un puissant hommage. Pouvait-on choisir plus délicieuse manière d’inaugurer cette année que de confier à la voix de Silvia Pérez Cruz, accompagnée à la guitare par Toti Soler, ce beau poème de Salvador Espriu ?

"He mirat aquesta terra"

La vidéo est disponible en Haute Définition (Roue dentelée à droite et en bas de l’image)

Quand la lumière montée du fond de la mer
au levant commence juste à trembler,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Quand dans la montagne qui ferme le ponant
le faucon emporte la clarté du ciel,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Tandis que râle l’air malade de la nuit
et que des bouches d’ombre se pressent aux chemins,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Quand la pluie porte l’odeur de la poussière
des feuilles âcres des lointains poivriers,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Quand le vent se parle dans la solitude
de mes morts qui rient d’être toujours ensemble,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Tandis que je vieillis dans le long effort
de passer le soc sur les souvenirs,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Quand l’été couche sur toute la campagne
endormie l’ample silence qu’étendent les grillons,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Tandis que des sages doigts d’aveugle comprennent
comment l’hiver dépouille le sommeil des sarments,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Quand la force effrénée des chevaux
de l’averse descend soudain les ruisseaux,
j’ai regardé cette terre,
j’ai regardé cette terre.

Salvador Espriu (1980)


La nuit 2 – Walpurgisnacht

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Philippe Faraut - Mephistopheles 2006

Philippe Faraut – Mephistopheles 2006

Si, minuscule moucheron de nuit tournoyant autour du feu qui sans cesse  garde au clapot le chaudron, nous nous glissions prudemment entre les pages gluantes de l’effrayant agenda de notre sorcière, nous constaterions que la nuit du 30 avril au 1er mai de chaque année est soulignée en rouge avec le sang d’un gros rat, pour ne surtout pas oublier…

Ne pas oublier l’immanquable rendez-vous des sorcières, des diablesses et des faunes pour le sulfureux sabbat qui célèbre la mort de l’hiver :

la Nuit de Walpurgis.

Comment les mystères de la nuit, de cette Nuit magique, éloigneraient-ils le regard curieux de l’artiste ?

Tapi derrière un buisson il ne céderait à personne son incomparable point de vue, loge ouverte sur les rêves les plus fous qui font danser leurs ailes dans le vacarme des bûchers. Et qui chercherait à le lui ravir, trop heureux de recevoir en retour les vers qu’il en rapportera, les dessins, les musiques et les danses qui les évoqueront ?

Merci Joan Wolfgang von Goethe, Grand maître Sorcier, pour votre Faust  sans qui nous n’aurions sans doute pas hérité de toutes les merveilles de cette Nuit de Sainte Walbuge !

Héritage en poésie :

Merci au faune Paul Verlaine!

Nuit du Walpurgis classique

C’est plutôt le sabbat du second Faust que l’autre.
Un rythmique sabbat, rythmique, extrêmement
Rythmique. – Imaginez un jardin de Lenôtre,
Correct, ridicule et charmant.

Des ronds-points ; au milieu, des jets d’eau ; des allées
Toutes droites ; sylvains de marbre ; dieux marins
De bronze ; çà et là, des Vénus étalées ;
Des quinconces, des boulingrins ;

Des châtaigniers ; des plants de fleurs formant la dune ;
Ici, des rosiers nains qu’un goût docte effila ;
Plus loin, des ifs taillés en triangles. La lune
D’un soir d’été sur tout cela.

Minuit sonne, et réveille au fond du parc aulique
Un air mélancolique, un sourd, lent et doux air
De chasse : tel, doux, lent, sourd et mélancolique,
L’air de chasse de Tannhäuser.

Des chants voilés de cors lointains où la tendresse
Des sens étreint l’effroi de l’âme en des accords
Harmonieusement dissonants dans l’ivresse ;
Et voici qu’à l’appel des cors

S’entrelacent soudain des formes toutes blanches,
Diaphanes, et que le clair de lune fait
Opalines parmi l’ombre verte des branches,
– Un Watteau rêvé par Raffet ! –

S’entrelacent parmi l’ombre verte des arbres
D’un geste alangui, plein d’un désespoir profond ;
Puis, autour des massifs, des bronzes et des marbres,
Très lentement dansent en rond.

- Ces spectres agités, sont-ce donc la pensée
Du poète ivre, ou son regret, ou son remords,
Ces spectres agités en tourbe cadencée,
Ou bien tout simplement des morts ?

Sont-ce donc ton remords, ô rêvasseur qu’invite
L’horreur, ou ton regret, ou ta pensée, – hein ? – tous
Ces spectres qu’un vertige irrésistible agite,
Ou bien des morts qui seraient fous ?

N’importe ! ils vont toujours, les fébriles fantômes,
Menant leur ronde vaste et morne et tressautant
Comme dans un rayon de soleil des atomes,
Et s’évaporant à l’instant

Humide et blême où l’aube éteint l’un après l’autre
Les cors, en sorte qu’il ne reste absolument
Plus rien – absolument – qu’un jardin de Lenôtre,
Correct, ridicule et charmant.

Paul Verlaine (Poèmes saturniens)

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Héritage de la Danse :

Merci Maya Plisetskaya, ensorceleuse !   Merci magicien Charles Gounod !

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Héritage en musique :

Merci Félix Mendelssohn, grand enchanteur !

Orchestre symphonique et Chœur de la Télévision espagnole – Direction Antoni Ros-Marbà

"Corps épouvantables et ensorcelés
"Loups garous et diablesses
"Quel vacarme épouvantable !
"Vois, là flamboient, là passent les forces du Mal !
"Les vapeurs d’un brouet infernal
"Montent de la terre et nous enveloppent."

Ψ

Regards sur la nuit de Walpurgis :

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Johannes Praëtorius - Sabbat des sorcières 1638 Inconnu Hermann Hendrich - Danse des sorcières2 Hermann Hendrich - Bal des sorcières Hans Baldung - XVIème - Deux sorcières Hans Baldung - Sorcières - Gravure 1508 Kreling - Walpurgisnacht Constantin Nepo - 1915-1976 - Walpurgisnacht Albert Welti - Nuit de Walpurgis 1896 Anonyme - Sabbat de sorcières - gravure 1909 Franz Simm - Walpurgisnacht (illustration du Faust de Goethe)

La nuit 3 – To night

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To night

Swiftly walk over the western wave,
Spirit of Night !
Out of the misty eastern cave
Where, all the long and lone daylight,
Thou wovest dreams of joy and fear,
Which make thee terrible and dear, –
Swift be thy flight !

Wrap thy form in a mantle grey,
Star-inwrought !
Blind with thine hair the eyes of Day,
Kiss her until she be wearied out,
Then wander o’er city, and sea, and land,
Touching all with thine opiate wand –
Come, long-sought !

When I arose and saw the dawn,
I sighed for thee ;
When light rode high, and the dew was gone,
And noon lay heavy on flower and tree,
And the weary Day turned to his rest,
Lingering like an unloved guest,
I sighed for thee.

Thy brother Death came, and cried
`Wouldst thou me?’
Thy sweet child Sleep, the filmy-eyed,
Murmured like a noontide bee
`Shall I nestle near thy side ?
Wouldst thou me?’ — And I replied
`No, not thee !’

Death will come when thou art dead,
Soon, too soon –
Sleep will come when thou art fled ;
Of neither would I ask the boon
I ask of thee, beloved Night –
Swift be thine approaching flight,
Come soon, soon !

Percy B. Shelley

∫∫∫

À la nuit

Passe, impétueuse, sur la vague d’Occident,
Haleine de la nuit !
Hors de la brumeuse caverne d’Orient,
Où tout le long jour solitaire
Tu as tissé des rêves de joie et de peur
Qui te font terrible et chère ;
Qu’impétueux soit ton essor !

Recouvre tes formes d’un manteau cendreux,
Ouvragé d’étoiles,
Aveugle les yeux du jour avec tes cheveux,
Et baise-le jusqu’à ce qu’il soit recru,
Puis erre sur la terre et la mer et les rues,
Effleurant toute chose de ta baguette opiacée :
Viens, tant Désirée !

Lorsque me levant je vis l’aurore,
Je soupirai après toi.
Lorsque la lumière chevauche en gloire, que la rosée s’évapore
Et que midi s’appesantit sur la fleur et sur l’arbre,
Et que s’attardant comme un hôte mal-aimé,
Le jour fourbu s’en va reposer,
Après toi j’ai soupiré.

Ta sœur la Mort vint et me cria,
Me veux-tu moi ?
Ton tendre enfant, le Sommeil aux yeux voilés,
Murmura comme l’abeille à l’heure de midi.
– Viendrai-je me blottir à ton côté ?
Me veux-tu moi ? – Et je répondis,
Non, pas toi !

La Mort viendra, tu seras morte,
Tôt, trop tôt.
Le Sommeil viendra quand tu auras fui ;
À aucun ne sera demandée la faveur
Dont je te prie, Bien-Aimée, ô Nuit,
Que proche et prompte soit ta foulée ;
Viens tôt, bientôt !

Percy B. Shelley
(Traduction in "La planche de vivre" –  Poésie/Gallimard)


La nuit 4 – La hauteur de la lune

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La lune, "comme un point sur un i" disait Alfred de Musset…

Mais à quelle hauteur le point au dessus du i ?

Toujours on a eu l’impression
Que cet objet astronomique
Était à portée de la main
Familier, mélancolique.

Raymond Queneau

Et si la réponse était dans la fumée d’une cigarette qui, bercée par un souffle d’ange depuis l’ivoire d’un piano, virevolte jusqu’à la lune au rythme de la mélancolie…

How high the moon, Ella

Somewhere there’s music
How faint the tune
Somewhere there’s heaven
How high the moon

There is no moon above
When love is far away too
Till it comes true
That you love me as I love you

Somewhere there’s music
It’s where you are
Somewhere there’s heaven
How near, how far

The darkest night would shine
If you would come to me soon
Until you will, how still my heart
How high the moon

Ou alors, qui sait, dans la danse fusionnelle et endiablée d’un archet avec les cordes d’un violon…

How high the moon, Stéphane


La nuit 5 – Les couleurs de la lune

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Un mystère est levé.

En ouvrant, après de longues années d’effort assidu, la garde-robe de la Lune, des chercheurs danois lui ont tout récemment découvert une robe du soir que la coquette nous cachait depuis si longtemps. On peut même se demander d’ailleurs si c’est une robe. Le soleil ne pouvant déflorer l’intimité de l’endroit, tout laisserait à penser que notre chère planète s’y expose nue, dévoilant ainsi aux curieux intrépides la vraie couleur de sa peau.

Couleur de la face obscure de la lune – Euronews 01/2014

Et quelle couleur ! TURQUOISE. Couleur de la pierre dont les indiens Navajo disait qu’elle était un morceau de ciel tombé sur terre.

Symbole encore plus beau, quand on sait que cette couleur de la face non-éclairée de l’astre des poètes – à ne pas confondre avec sa face cachée -  est dû au jeu de la réfraction du bleu de la Terre.

Levé le mystère, la poésie continuera, heureusement !

Impatience de savoir ce que désormais cette face turquoise inspirera au poète dont les couleurs de la lune, éternelle confidente, n’ont jamais cessé de refléter les humeurs ?

  • De la lune rousse, compagne des soirs d’été, il attendra toujours la réponse rassurant ses espoirs :

Lune rousse

Tino Rossi chante "Luna Rossa" (1952)

  • A la recherche éperdue de son amour, il  implorera encore la lune bleue d’exaucer ses rêves :

Lune bleue

♥ Cybill Shepherd ♥ chante "Blue moon" – Extrait de la série télévisée américaine des années 80, "Moonlighting" avec Bruce Willis en trompettiste .

  • Et sans cesse, sous la ramée, à l’heure exquise où la blanche lumière de la lune caresse le parc apaisé, il continuera de rêver  :

Lune blanche

"L’heure exquise" de Reynaldo Hahn, sur un poème de Verlaine "La lune blanche", avec Claudine Ledoux (mezzo-soprano) et Olga Gross (harpe)

La lune blanche
luit dans les bois.
De chaque branche
part une voix
sous la ramée.
O bien aimé[e]….

L’étang reflète,
profond miroir,
la silhouette
du saule noir
où le vent pleure.
Rêvons, c’est l’heure.

Un vaste et tendre
apaisement
semble descendre
du firmament
que l’astre irise.
C’est l’heure exquise !

Paul Verlaine

•••


Deux pianos

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deux pianos agrandis

À l’évidence la photo qui introduit ce billet n’est ni un Vermeer, ni un coucher de soleil sur la baie d’Halong. Vous vous dites qu’elle est banale et vous avez raison. Alors, sans tarder, votre œil parcourt déjà les lignes de ce billet.

Mais tout de même ! S’il vous plaît, interrompez un instant votre lecture, juste le temps de la regarder à nouveau, mais autrement :

Deux pianos :

Deux monstres mécaniques tendus à l’extrême, prêts à rugir contre la main qui les fouette mais capables de ronronner sous le frôlement feutrée qui les flatte ; deux titans de métal et de bois aussi finement réglés que deux chronomètres d’observatoire.

Deux puissants taureaux de corrida dans la minute innocente qui précède le combat où l’habileté et la finesse devraient triompher de la force brutale.

Deux amants repus, blottis l’un dans l’autre, dans l’attente des caresses expertes, audacieuses et tendres, qui déchaîneront leurs passions.

Deux pianos, pour faire oublier la superbe triomphante du maître solitaire de la scène ; pour forcer  l’égo dominateur du roi des instruments au partage équitable de son pouvoir et de sa gloire ; pour obliger enfin le despote à écouter, et suivre même parfois, soumis un instant, son semblable, son frère.

En s’accouplant le piano apprend l’humilité qui le grandit encore.

Mais qu’on ne s’y méprenne pas, vaine serait cette dualité qui ne saurait conduire sur le chemin de la réunion, de la convergence, de l’unité retrouvée.

Deux pianos… Oh oui !  Mais un peu plus.

Cet "un peu plus" est caché loin, dans l’un des pianos d’un fort isolé, rempli de trésors, sous bonne garde des "Cosaques des frontières".

En voici la clef magique !  

Un clic et…

Clef piano Steinway recadrée


Dans le parc

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Parc Samain photo3

Musique : Mozart – Concerto pour piano N° 23

Chorégraphie : Angelin Prejlocaj – 1994

Danseurs : Aurélie Dupont et Manuel Legris



La nuit 6 – L’amour, la haine

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La Nuit du chasseur-Love & HateAmour et haine, noir et blanc, bien et mal, innocence de l’enfance et perversion de l’âge adulte, ombre angoissante et lumière violente. Tout, dans cet unique film de Charles Laughton – comédien devenu pour une fois réalisateur -  est image de la dualité inhérente à l’âme humaine. De cette bipolarité, avec laquelle joue sans cesse la réalisation, elle–même partagée entre le genre "Western" et le "film noir", nait la peur, l’angoisse, qui fait courir deux enfants à travers un bout des États Unis, près du fleuve Ohio, pourchassés, pour s’emparer de leur secret, par un criminel psychopathe. Les contes de Grimm ou de Perrault ne sont jamais bien loin.

Ce criminel, le faux pasteur Harry Powell, a appris de son compagnon de cellule, le fermier Ben Harper, avant qu’il soit exécuté, que celui-ci a caché dans son village 10 000 dollars qu’il a volés pour aider les siens.

Aussitôt libéré, Powell part à la recherche de ce butin. Il se rend dans ce village où il espère que son apparence d’homme de Dieu l’aidera à gagner la confiance des habitants et à encourager les confidences de la famille du fermier. Il va jouer en virtuose de tous les registres de l’hypocrisie pour approcher et amadouer ceux qui pourraient le conduire au magot. Il gruge la malheureuse veuve de Harper au point de l’épouser, mais s’apercevant qu’elle ne sait rien et qu’elle a deviné ses intentions, il la tue, faisant croire à un départ précipité. Il n’aura désormais de cesse de faire parler les enfants dont il a compris qu’eux seuls savent où est caché l’argent.

Comment l’instinct innocent et le courage de deux enfants effrayés, John et Pearl, pourraient-ils, au cœur de la nuit inquiétante, leur permettre d’échapper à la détermination extrême du dangereux criminel qui les poursuit ?

Pour interpréter le révérend Powell, incarnation du diable, Robert Mitchum, dans ce qui demeure sans aucun doute comme "Le" personnage de sa vie de comédien. Prêt à tout pour arriver à ses fins, l’inquiétant pasteur trouve dans l’immense palette de l’acteur toutes les expressions et toutes les postures qui servent au mieux son vil dessein.

Quel enfant dans la tranche d’âge du jeune John Harper, qui aurait vu ce film à sa sortie, n’a pas conservé au fond de lui-même, sa vie durant, une part d’angoisse que chaque évocation de Robert Mitchum ne manque pas de réveiller ?

Nuit du chasseur affiche1

Ce film inoubliable, inclassable, dans lequel le noir et blanc lumineux est un personnage à part entière, flattant, par le jeu puissant des contrastes, une dramaturgie diabolique soutenue par une musique de Walter Schumann qui la renforce encore, a été particulièrement mal accueilli à sa sortie en 1956. Au point que Charles Laughton ne se risqua plus à revenir à la réalisation.

Et pourtant, voilà bien des années que cette pellicule est entrée pour ne plus en sortir, dans la courte liste des films références de l’histoire du cinéma. Devenu un classique incontournable ce film inspire encore les cinéastes d’aujourd’hui, et on en retrouve quelques traces dans la filmographie des plus célèbres réalisateurs contemporains, tels les Frères Coen ("The Barber") ou Martin Scorsese ("Cape fear" – Les nerfs à vif), pour ne citer qu’eux.

Tout dans l’extrait qui suit démontre combien la qualité des éclairages et des prises de vues contribue à attiser la tension du drame qui, après chaque accalmie, retrouve sa pleine part de suspense et d’action.

*

Au travers de l’apparente simplicité formelle du conte, Laughton veut montrer par ce dualisme omniprésent dans sa réalisation, confinant parfois au surréalisme, cette caractéristique typiquement américaine qui consiste en une affirmation de l’innocence – naïveté peut-être – au milieu d’un univers dominé par la corruption.

De la même manière, se côtoient et s’opposent la religion et la foi, l’une aveuglant le troupeau humain, l’égarant loin des réalités, l’autre conférant à quelques uns la force compassionnelle qui, n’endormant pas leur vigilance lucide, grandit leur chrétienté. Ainsi, Mrs Cooper – interprétée par Lilian Gish – qui a recueilli les enfants, consciente du danger qui les menace, rejoint-elle, dans une scène d’anthologie, le cantique de celui qui, chargé des plus mauvaises intentions, assiège sa maison. Le fusil armé sur les genoux…

Et toujours, sauvage, implacable, la nature, en filigrane, comme un symbole en miroir.


Enivrons-nous…!

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Suggestion judicieuse…

Conséquences heureuses :

Δ

Ce billet n’est pas plus autorisé par la Sécurité routière que ne l’était son frère ainé !

Enivrez-vous !


Une pause au paradis

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" Une goutte de musique pure est un point d’éternité "  Yves Nat

∫∫∫

Piano : Anne Queffélec -

Alessandro Marcello : Adagio du concerto pour hautbois en Ré mineur – Transcription pour clavier J.S. Bach

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" … Les chants de la tristesse cessent d’être douloureux dans cette ivresse et les larmes deviennent ardentes comme lors d’une suprême révélation mystique… Dans mon océan intérieur coulent autant de larmes que de vibrations qui ont immatérialisé mon être… L’extase musicale est un retour à l’identité, à l’originel, aux premières racines de l’existence. Il n’y a plus en elle que le rythme pur de l’existence, le courant immanent et organique de la vie. J’entends la vie. De là naissent toutes les révélations."

Le Livre des Leurres  – Cioran


La nuit 7 – Le vœu des amants

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La nuit

Nuit sainte, les amants ne vous ont pas connue
Autant que les époux. C’est le mystique espoir
De ceux qui tristement s’aiment de l’aube au soir,
D’être ensemble enlacés sous votre sombre nue.

Comme un plus ténébreux et profond sacrement,
Ils convoitent cette heure interdite et secrète
Où l’animale ardeur s’avive et puis s’arrête
Dans un universel et long apaisement.

C’est le vœu le plus pur de ces pauvres complices
Dont la tendre unité ne doit pas s’avouer,
De surprendre parfois votre austère justice,
Et d’endormir parmi votre ombre protectrice
Leur amour somptueux, humble et désapprouvé…

Anna de Noailles  (Recueil : "Les forces éternelles" – 1920)

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La nuit 8 – La chambre des amants

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" On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. "    Alfred de Musset

Éternels gestes de l’amour, pantomime universelle, danse rituelle spontanément éclose au fond des âges ; chorégraphie naturelle des corps, jamais apprise et cependant sue ; magie toujours recommencée et chaque fois différente d’un souffle de création unique, épiphanie du divin, fusion de deux êtres de chair dans l’indicible lumière d’une éphémère union :

Deux amants, dans l’intimité de leur chambre d’amour.

Deux exceptionnels danseurs, Lucia Lacarra et Cyril Pierre, un chorégraphe inspiré, Val Caniparoli, et un musicien (au hasard), Frédéric Chopin, et nous voilà transportés dans la chambre des amants. Désormais, grâce à eux, spectateurs émerveillés d’un pas d’amour que la pudeur du couple blotti dans sa nuit aurait encore dissimulé à la curiosité de nos regards envieux.

Aimer !

Vidéo visible en HD (roue dentelée en bas et à droite de l’image)

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